La Rhinopneumonie Équine : comprendre, prévenir et réagir
La rhinopneumonie équine est une maladie sérieuse, capable d'impacter toute une structure équestre. La clé réside dans la prévention, la réactivité et la coopération entre professionnels et passionnés du cheval.
MALADIES
Anaïs Deshayes
6/2/20253 min temps de lecture
La rhinopneumonie équine, également appelée herpèsvirose équine, est une maladie virale contagieuse qui suscite régulièrement l’inquiétude des professionnels du monde équin. Provoquée par les virus Equine Herpes Virus 1 et 4 (EHV-1 et EHV-4), elle peut entraîner des formes respiratoires, nerveuses et abortives. Sa surveillance est essentielle, notamment dans des zones à forte densité équine comme la Charente-Maritime.
Des symptômes variables selon les formes cliniques :
La rhinopneumonie peut se présenter sous trois formes principales : respiratoire, abortive et neurologique. La forme respiratoire, souvent causée par EHV-4, est la plus fréquente. Elle se manifeste par de la fièvre, une toux sèche, un écoulement nasal clair puis purulent, une perte d’appétit et une fatigue marquée. Les jeunes chevaux y sont particulièrement sensibles. La forme abortive, provoquée par EHV-1, concerne principalement les juments gestantes. Elle peut entraîner des avortements tardifs, généralement entre le septième et le onzième mois de gestation, sans signe précurseur. Ces avortements peuvent parfois se produire en série au sein d’un même site. Enfin, la forme neurologique, bien que plus rare, est redoutée pour sa gravité. Elle peut débuter par une incoordination des postérieurs, une faiblesse musculaire ou des difficultés à uriner, évoluant parfois vers une paralysie. Cette forme est urgente et potentiellement fatale, même chez des chevaux jeunes et en bonne santé apparente.
Réagir vite pour limiter la propagation :
Lorsqu’un cheval présente des signes évocateurs de rhinopneumonie, la priorité est de l’isoler immédiatement et de contacter un vétérinaire. En attendant le diagnostic, il est essentiel de suspendre tous les mouvements de chevaux – sorties, concours, stages – afin d’éviter une potentielle contamination. Le vétérinaire pourra proposer une analyse PCR pour confirmer la présence du virus. Parallèlement, des mesures strictes d’hygiène doivent être mises en place : désinfection du matériel, nettoyage des boxes, limitation des contacts humains et animaux, et surveillance accrue de tous les chevaux présents dans l’écurie.
Prévenir plutôt que guérir, les gestes essentiels :
La prévention repose sur un ensemble de bonnes pratiques. Tout d’abord, chaque nouvel arrivant dans une structure devrait être placé en quarantaine pendant au moins trois semaines. Ensuite, la désinfection régulière des installations et du matériel est primordiale, tout comme la limitation des contacts entre chevaux de provenance différente, notamment lors d’événements équestres.
Un registre des mouvements des chevaux peut également s’avérer utile pour assurer une traçabilité en cas d’alerte sanitaire. Mais la clé de voûte de la prévention reste la vaccination.
La vaccination, un outil indispensable :
Plusieurs vaccins sont disponibles sur le marché français, parmi lesquels Pneumequine®, Equip EHV® ou encore Duvaxyn EHV 1,4®. Ils visent à réduire les risques de formes respiratoires et abortives, bien qu’aucun ne protège totalement contre la forme neurologique.
Le protocole vaccinal standard comprend deux injections initiales à quatre à six semaines d’intervalle, suivies de rappels tous les six mois. Pour les juments gestantes, des rappels spécifiques sont recommandés au 5e, 7e et 9e mois de gestation.
Le coût d’une injection varie généralement entre 35 et 60 euros, hors frais de déplacement du vétérinaire. Dans certaines écuries, des campagnes de vaccination groupées permettent d’optimiser les coûts.
Bien qu’un cheval vacciné puisse contracter la maladie, la vaccination limite la sévérité des symptômes et ralentit la propagation du virus dans les populations équines. Elle joue donc un rôle crucial dans la stratégie de protection collective.
Les conseils des vétérinaires :
Les vétérinaires soulignent l’importance de la vigilance, en particulier en période hivernale ou lors de déplacements fréquents des chevaux. Selon le Dr Marion B., vétérinaire équin en Nouvelle-Aquitaine, « la prévention passe par une hygiène rigoureuse, une bonne gestion des effectifs, et surtout une transparence en cas de suspicion. C’est ce qui permet d’éviter des foyers étendus ».
Leur message est clair : la vaccination n’est pas une garantie d’immunité, mais elle reste une barrière indispensable. En cas de doute, il est toujours préférable de s’abstenir de faire voyager un cheval et de consulter rapidement.
Des cas récents en Charente-Maritime (17) :
Au cours de l’hiver et du printemps 2024, plusieurs foyers de rhinopneumonie ont été signalés en Charente-Maritime. Des cas ont été recensés notamment dans les environs de La Rochelle, Saintes et Surgères. Ces épisodes ont conduit à des mises en quarantaine temporaires et à des suspensions d’événements équestres locaux.
La plupart des cas concernaient la forme respiratoire, mais au moins deux chevaux ont développé des troubles neurologiques. Alerté, le réseau d’épidémiosurveillance RESPE a mis en place une veille renforcée et publié des recommandations spécifiques aux professionnels du secteur. Cette situation a poussé de nombreuses structures du département à revoir leurs protocoles sanitaires et à relancer des campagnes de vaccination préventives.
Conclusion : la rhinopneumonie, une responsabilité collective...
La rhinopneumonie équine, bien que connue depuis longtemps, reste un défi sanitaire majeur. Sa gestion repose autant sur les actes individuels que sur une coordination collective entre propriétaires, vétérinaires, gestionnaires d’écuries et organisateurs d’événements.
En restant informé, en appliquant les bonnes pratiques et en misant sur la prévention, il est possible de protéger durablement la santé des chevaux.
image générée avec l'IA














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