Le grain : qu'est-ce-que c'est ?
L’alimentation des chevaux repose avant tout sur le fourrage, mais beaucoup de propriétaires et cavaliers entendent régulièrement parler du fameux "grain". Derrière ce terme un peu générique, se cache en réalité toute une gamme d’aliments concentrés, destinés à compléter les besoins nutritionnels des chevaux. Le grain, dans le langage équestre courant, désigne l'ensemble des apports en céréales, mélanges industriels et compléments alimentaires qui viennent s’ajouter à la ration de base composée de foin ou d’herbe. On te dit tout !
NUTRITION
Anaïs Deshayes
6/16/20257 min temps de lecture
Présentation du grain et de son utilité
Le grain peut prendre différentes formes. Parmi les céréales brutes, l’avoine reste le classique des écuries, prisée pour sa digestibilité et son apport rapide en énergie, particulièrement adapté aux chevaux sportifs. Toutefois, sa richesse en amidon peut rendre certains chevaux nerveux si les quantités sont mal ajustées. L’orge constitue une autre céréale fréquemment utilisée, plus riche que l’avoine mais souvent distribuée aplatie ou trempée pour une meilleure assimilation. Le maïs, de son côté, est très énergétique mais sa teneur élevée en amidon le rend délicat à utiliser seul, sous peine de déséquilibrer la flore intestinale du cheval.
Au fil des années, les aliments industriels se sont largement développés. Les granulés, floconnés et extrudés offrent des rations équilibrées et pratiques à distribuer. Ils permettent d’apporter vitamines, minéraux et oligo-éléments en quantité contrôlée. Certaines formules sont spécifiquement élaborées pour les poulains, les chevaux de sport, les juments gestantes ou encore les chevaux âgés. On trouve également des compléments fibreux comme la pulpe de betterave, le son de blé ou la luzerne déshydratée qui viennent enrichir la ration en fibres digestibles et améliorer le confort digestif.
Il est essentiel de garder à l’esprit que le système digestif du cheval est conçu avant tout pour traiter des fibres longues. Donner trop de grain expose l’animal à des troubles digestifs parfois graves, tels que les coliques, les ulcères gastriques, l’acidose ou encore la fourbure. Une ration déséquilibrée en céréales peut également favoriser l’apparition de troubles métaboliques comme le syndrome métabolique équin ou la résistance à l’insuline. Le foin doit donc toujours constituer la base de l’alimentation, représentant en moyenne 1,5 à 2 % du poids du cheval par jour.
Le recours au grain varie ensuite selon le type de cheval et son activité. Un cheval de loisir au repos n’a souvent besoin que d’une quantité minime de concentré, voire aucun. En revanche, un cheval de sport engagé dans un travail soutenu peut recevoir entre deux et cinq kilos de grain quotidiennement, répartis sur plusieurs repas pour éviter les surcharges digestives. Les poulains en croissance, les juments en gestation ou allaitantes ont eux aussi des besoins spécifiques, qui nécessitent des rations adaptées sous contrôle d’un professionnel de la nutrition équine.
Distribuer le grain requiert certaines précautions. Il convient de toujours fractionner les apports en deux ou trois repas par jour, de le donner après le foin, et de veiller à la propreté de l’eau à volonté. Il est également important de contrôler la qualité des aliments, en vérifiant l’absence de moisissures, de poussières excessives ou d’altérations dues au stockage.
Depuis quelques années, les connaissances en nutrition équine ont beaucoup évolué. Les tendances actuelles privilégient des rations riches en fibres digestibles et plus modérées en amidon, afin de préserver la santé du microbiote intestinal et le bien-être général du cheval. Les aliments "low starch", pauvres en amidon, se développent ainsi de plus en plus, notamment pour les chevaux sensibles ou souffrant de pathologies digestives ou métaboliques.
Résumé de l'utilisation du grain
En résumé, le grain constitue un outil précieux pour compléter l’alimentation des chevaux, à condition de respecter les besoins individuels, la qualité des aliments et les règles de distribution. Chaque cheval est unique : une ration bien pensée est avant tout celle qui est adaptée à son âge, son activité et sa santé.
Guide de choix du grain selon le type de cheval
L'alimentation d'un cheval doit toujours commencer par une base de fourrage de qualité (foin, herbe), qui couvre les besoins en fibres. Le grain vient ensuite en complément, selon l'activité, l'âge et la condition de l’animal. Voici un guide pratique pour bien choisir !
Cheval au repos ou activité très légère
Pour un cheval au repos ou ayant une activité très légère, l'objectif est avant tout de maintenir un poids stable tout en préservant son bien-être digestif et son moral. La plupart du temps, un foin de bonne qualité suffit à couvrir ses besoins nutritionnels sans qu'il soit nécessaire d'ajouter du grain.
Toutefois, dans certains cas particuliers, il peut être pertinent d’apporter un léger complément sous forme de luzerne ou de granulé fibreux pauvre en amidon, afin de soutenir la qualité de la ration sans surcharger l’appareil digestif. Un apport en minéraux et vitamines, via un complément adapté, permet également d'équilibrer la ration lorsque le fourrage seul ne suffit pas.
En revanche, les céréales riches en amidon telles que l’avoine ou le maïs sont à proscrire dans ces situations, car elles n’apporteraient aucun bénéfice et pourraient déséquilibrer l’organisme du cheval peu actif.
Cheval de loisir modéré
Pour un cheval de loisir travaillant de façon modérée, l’objectif est d’apporter un léger complément énergétique sans risquer les excès. Un mélange floconné ou un granulé à faible ou modérée teneur en amidon constitue souvent un bon choix, les formules "low starch" étant particulièrement adaptées pour limiter les risques digestifs. De petites quantités d’avoine aplatie peuvent également être introduites si le cheval le tolère bien.
Afin de soutenir la digestion et d’apporter des fibres supplémentaires, la pulpe de betterave réhydratée peut être ajoutée à la ration, tout comme la luzerne déshydratée qui améliore l’appétence et participe au bon fonctionnement du système digestif.
L’équilibre de la ration doit être régulièrement ajusté en fonction de l’état corporel du cheval et de l’évolution de son activité.
Cheval de sport ou travail intensif
Pour un cheval de sport ou soumis à un travail intensif, l’alimentation vise avant tout à fournir l’énergie nécessaire à l’effort musculaire, tout en préservant l’équilibre digestif. Les mélanges floconnés ou extrudés spécialement formulés pour le sport permettent d’apporter une énergie progressive et des nutriments parfaitement dosés.
Afin d’augmenter la densité énergétique de la ration sans alourdir la charge en amidon, l’ajout d’huiles végétales, comme l’huile de lin, constitue une excellente option. L’orge aplatie peut également venir compléter les apports en énergie de manière contrôlée. Toutefois, attention à la qualité de votre orge, car trop aplatie elle peut donner des troubles digestifs et des bouchons. Selon le niveau d’effort, des suppléments en électrolytes et en antioxydants peuvent être intégrés pour soutenir l’organisme face aux pertes liées à l’activité physique.
Une attention particulière doit être portée au fractionnement des repas, au suivi du poids et au bon fonctionnement du transit digestif pour garantir la santé et les performances du cheval.
Le poulain en croissance
Chez le poulain en croissance, l’enjeu principal est de soutenir un développement harmonieux tout en évitant les déséquilibres qui pourraient fragiliser son système osseux et articulaire. Une alimentation spécifique, élaborée pour la croissance, permet de lui fournir les protéines, les minéraux et les oligo-éléments indispensables dans des proportions adaptées.
Ces aliments floconnés ou granulés, enrichis notamment en calcium et en phosphore, participent à la solidité de la structure osseuse et au bon fonctionnement de l’organisme en pleine maturation. La luzerne, par sa richesse naturelle en calcium, peut également être introduite en complément pour sécuriser les apports.
Un suivi attentif de la croissance permet d’ajuster les quantités afin d’éviter une prise de poids trop rapide, qui pourrait compromettre l’équilibre articulaire du jeune cheval.
La jument gestante ou allaitante
Pour la jument gestante ou allaitante, l’alimentation doit répondre à des besoins accrus en énergie, en protéines et en minéraux afin de soutenir la croissance du fœtus puis la production de lait. Des aliments spécialement formulés pour la reproduction apportent un équilibre nutritionnel optimal durant ces périodes sensibles. La luzerne déshydratée, naturellement riche en calcium, permet de renforcer les apports minéraux nécessaires à la bonne santé de la jument et au développement du poulain. L’ajout de pulpe de betterave et de fibres digestibles contribue à préserver le confort digestif, souvent mis à rude épreuve pendant la gestation et la lactation.
Un complément vitaminique spécifique peut également être recommandé pour couvrir l’ensemble des besoins micronutritionnels. Un suivi régulier de l’état corporel permet d’ajuster la ration au fil des mois.
Le cheval âgé ou convalescent
Chez le cheval âgé ou convalescent, l’alimentation vise à maintenir un bon état corporel et à soutenir un système digestif parfois fragilisé. Des aliments spécifiques pour chevaux seniors, riches en fibres hautement digestibles et faciles à mastiquer, permettent de compenser une éventuelle diminution de l’efficacité dentaire et digestive.
La pulpe de betterave réhydratée constitue une excellente source de fibres fermentescibles, bien tolérées par l’organisme. Les granulés ou mash humidifiés facilitent la prise alimentaire lorsque la mastication devient difficile. L’ajout d’huiles végétales permet d’augmenter l’apport énergétique sans surcharger le système digestif.
Un suivi régulier de la dentition et de la capacité de mastication reste indispensable pour adapter la ration et assurer le confort nutritionnel du cheval tout au long de cette période de sa vie.
Cheval sensible (ulcères, fourbure, Cushing, syndrome métabolique équin, etc.)
Pour les chevaux sensibles, qu’il s’agisse de troubles digestifs, métaboliques ou hormonaux, l’alimentation doit être particulièrement rigoureuse afin de limiter les risques de complications.
Les aliments pauvres en amidon, dits "low starch", sont vivement recommandés pour éviter les pics de glycémie et préserver la stabilité du métabolisme. Des sources de fibres digestibles comme la pulpe de betterave et une luzerne donnée en quantité modérée permettent de soutenir la digestion tout en respectant l’équilibre nutritionnel.
Pour apporter les calories nécessaires sans excès d’amidon, les huiles végétales représentent une solution sûre et efficace. Un complément minéral et vitaminique adapté complète la ration afin de couvrir l’ensemble des besoins essentiels.
La distribution des repas doit être soigneusement fractionnée et le poids du cheval étroitement surveillé pour maintenir un état corporel stable et limiter les risques liés à la maladie.
En résumé, le grain constitue un outil précieux pour compléter l’alimentation des chevaux, à condition de respecter les besoins individuels, la qualité des aliments et les règles de distribution. Chaque cheval est unique : une ration bien pensée est avant tout celle qui est adaptée à son âge, son activité et sa santé. Pour les chevaux âgés, nous avons opté pour une alternative au grain : le floconné, beaucoup plus facile à manger pour nos chevaux à dentition sensible. N'hésitez pas à demander à votre vétérinaire, ou a un professionnel de la nutrition avant de vous procurer du grain !
image générée avec l'IA
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