Les tiques : un petit parasite, un grand danger pour les chevaux
Les tiques, petits acariens parasites, représentent une menace souvent sous-estimée pour la santé des chevaux. Présentes dans de nombreuses régions, en particulier dans les zones humides et boisées, elles deviennent particulièrement actives aux beaux jours, lorsque les chevaux passent davantage de temps au pâturage. Leur morsure peut paraître anodine, mais elle cache en réalité des risques bien réels, notamment en tant que vecteurs de maladies graves. On t'explique tout !
MALADIES
Anaïs Deshayes
5/8/20246 min temps de lecture
C'est quoi une tique ?
Les tiques sont des acariens parasites et venimeux. Elles passent une partie de leur cycle au sol (éclosion, métamorphose et en quête d'un hîte), puis une autre partie ancrées sur la peau de mammifères (dans notre cas), en se nourrissant de leur sang. Elles peuvent à cette occasion transmettre à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes connus (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) responsables des maladies dangereuses et graves pour la santé de nos chevaux.


La piroplasmose équine : une menace silencieuse pour les chevaux
La piroplasmose équine, également connue sous le nom de babésiose, est une maladie parasitaire redoutée dans le monde équin. Transmise par certaines espèces de tiques, elle est provoquée par deux types de protozoaires : Babesia caballi et Theileria equi. Ces micro-organismes, une fois introduits dans l’organisme du cheval, s’attaquent directement aux globules rouges, entraînant des conséquences parfois graves, voire mortelles.
Cette maladie est particulièrement présente dans les zones où les tiques sont abondantes, en particulier pendant les saisons chaudes et humides. Après la morsure d’une tique infectée, les parasites pénètrent dans le sang de l’animal et commencent à se multiplier dans les cellules sanguines. Ce processus déclenche une destruction progressive des globules rouges, provoquant une anémie plus ou moins sévère.
Les premiers signes cliniques de la piroplasmose peuvent être trompeurs. Le cheval semble fatigué, moins vif, et peut présenter une fièvre soudaine. L’animal devient abattu, perd l’appétit, et son urine prend une teinte brun foncé en raison de l’hémolyse, c’est-à-dire la destruction des globules rouges. Dans certains cas, on observe aussi un jaunissement des muqueuses (ictère), des coliques, une perte de poids ou un œdème des membres. La forme chronique, plus insidieuse, se manifeste par une baisse de performance durable, des troubles digestifs récurrents ou une faible résistance à l’effort.
Le diagnostic de la piroplasmose repose sur des analyses sanguines. Le vétérinaire peut détecter la présence du parasite par frottis sanguin, par des techniques sérologiques ou par PCR. Ces examens permettent non seulement de confirmer la maladie mais aussi de déterminer l’agent pathogène en cause, ce qui est essentiel pour adapter le traitement.
Le traitement de la piroplasmose équine est relativement spécifique. Il repose principalement sur l’administration de molécules antiparasitaires, comme l’imidocarbe dipropionate. Ce traitement vise à éliminer les parasites du sang, mais il peut s’accompagner d’effets secondaires, notamment des réactions inflammatoires dues à la libération massive de toxines lors de la destruction des parasites. Dans les cas les plus graves, un traitement symptomatique est nécessaire pour soutenir l’organisme : perfusions, anti-inflammatoires, et parfois transfusions sanguines.
Il est important de souligner que la piroplasmose peut laisser des séquelles à long terme, même après un traitement efficace. Certains chevaux deviennent porteurs chroniques du parasite, ce qui peut les exclure de compétitions internationales ou de projets d’exportation, car la maladie est réglementée dans plusieurs pays. Des chevaux apparemment en bonne santé peuvent donc rester infectés et représenter un risque pour leurs congénères.
La prévention est la meilleure arme contre cette maladie. Elle repose essentiellement sur une lutte rigoureuse contre les tiques. Cela implique l’utilisation de produits répulsifs adaptés, une inspection régulière du cheval, notamment après les sorties au pâturage, et une bonne gestion des espaces extérieurs pour limiter les zones favorables au développement des tiques.
La piroplasmose équine illustre à quel point un parasite microscopique peut compromettre la santé, le bien-être et la carrière d’un cheval. La vigilance, tant sur le plan sanitaire que préventif, reste la clé pour protéger les équidés contre cette menace invisible mais bien réelle.
La maladie de Lyme
Une autre maladie transmissible est la borréliose de Lyme, bien connue chez l’humain mais qui touche également les équidés. Causée par une bactérie appelée Borrelia burgdorferi, cette maladie est transmise par certaines tiques, en particulier celles du genre Ixodes, présentes dans les prairies, les forêts ou les haies où les chevaux peuvent être exposés lors de leurs sorties ou séjours au pâturage. La transmission ne se fait pas immédiatement après la morsure : la tique doit rester fixée plusieurs heures pour que la bactérie soit transmise à l’organisme de l’animal.
L’un des aspects les plus problématiques de la maladie de Lyme équine est la difficulté de son diagnostic. En effet, les signes cliniques sont souvent vagues, intermittents, voire absents dans certains cas. Les chevaux peuvent présenter une baisse de forme générale, une perte d’endurance, une boiterie migrante qui change de membre sans raison apparente, des douleurs musculaires ou articulaires, ou encore une raideur généralisée. Dans certains cas, des troubles du comportement ou une hypersensibilité au toucher peuvent également être observés.
Ces symptômes peuvent apparaître plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l’infection, ce qui complique d’autant plus l’identification de la maladie.
Le diagnostic repose sur une combinaison de l’examen clinique, de l’historique du cheval, et de tests sanguins. La sérologie permet de détecter la présence d’anticorps contre la bactérie, ce qui indique que l’animal a été exposé. Cependant, ce test ne permet pas de dire avec certitude si l’infection est active, car certains chevaux peuvent être porteurs asymptomatiques, c’est-à-dire qu’ils ont été en contact avec la bactérie mais ne développent pas de maladie apparente. Dans les cas douteux, d’autres analyses plus poussées, comme la PCR sur le liquide synovial, peuvent être nécessaires pour affiner le diagnostic.
Le traitement de la maladie de Lyme chez le cheval repose sur l’utilisation d’antibiotiques spécifiques, généralement administrés sur une période prolongée. Le plus souvent, la doxycycline ou la minocycline est prescrite pendant plusieurs semaines. L’amélioration des symptômes peut être progressive, et dans certains cas, un traitement anti-inflammatoire est ajouté pour soulager les douleurs articulaires. Il est important de suivre le protocole thérapeutique avec rigueur pour éviter les rechutes ou la persistance de formes chroniques.
En l’absence de vaccin homologué pour les chevaux en Europe, la prévention repose essentiellement sur la lutte contre les tiques. Il est recommandé de vérifier régulièrement la peau des chevaux, surtout après les sorties en zone boisée ou herbeuse. L’utilisation de répulsifs adaptés et la gestion des pâturages pour limiter la prolifération des tiques sont des mesures indispensables. Retirer rapidement une tique fixée sur un cheval peut également réduire le risque de transmission de la bactérie, à condition de le faire avec un outil approprié et sans écraser le parasite.
La maladie de Lyme, bien que difficile à diagnostiquer et parfois frustrante à traiter, doit être prise au sérieux. La vigilance des propriétaires et des vétérinaires est essentielle pour repérer les signes discrets qui pourraient révéler cette infection. Une prise en charge rapide et adaptée permet le plus souvent une amélioration significative, voire une guérison, à condition que la maladie soit identifiée à temps.
Conclusion : une tique est un acarien très dangereux pour nos compagnons
La vigilance est donc de mise face aux tiques, petites mais redoutables. Protéger les chevaux de ces parasites demande rigueur et régularité, mais c’est un effort essentiel pour préserver leur bien-être et leur santé à long terme.
Images réalisées avec l'IA
Mon cheval a une tique : que dois-je faire ?
Pour protéger les chevaux, la prévention reste le moyen le plus efficace. Elle passe d’abord par une surveillance quotidienne de la peau de l’animal, notamment autour des zones sensibles comme les oreilles, l’encolure, l’intérieur des cuisses ou le fourreau. Après chaque sortie dans des zones à risque, un examen attentif permet de détecter les tiques avant qu’elles ne restent fixées trop longtemps. L’utilisation de répulsifs adaptés, sous forme de sprays ou de pipettes spécifiques pour les équidés, contribue également à limiter les infestations. Il est aussi recommandé d’aménager les pâtures en évitant les broussailles et en fauchant régulièrement les herbes hautes.
Lorsque l’on repère une tique, il est essentiel de la retirer correctement. Il faut utiliser un tire-tique, outil conçu pour extraire la tique sans l’écraser ni laisser sa tête dans la peau. Le geste doit être lent et régulier, en effectuant une légère rotation pour décrocher l’animal sans provoquer de blessure. Il est déconseillé d’utiliser des produits comme l’alcool ou l’éther avant le retrait, car cela pourrait stresser la tique et augmenter le risque de transmission de pathogènes.
Les signes cliniques d'une éventuelle maladie doivent alerter tout propriétaire. Un cheval abattu, fiévreux, qui présente une perte d’appétit, une coloration anormale des muqueuses ou une boiterie inhabituelle mérite un examen vétérinaire rapide. Dans le cas d’une infection avérée, un traitement spécifique doit être mis en place, souvent à base d'antiparasitaires, d'anti-inflammatoires ou d'antibiotiques selon la pathologie.


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