La gourme équine : l'angine des chevaux ?
La gourme équine (aussi appelée strangles en anglais) est une maladie infectieuse très contagieuse qui affecte principalement les chevaux, mais aussi les poneys, ânes et autres équidés. Elle est causée par une bactérie : Streptococcus equi subsp. equi. On t'en dit plus dans notre article !
MALADIES
Anaïs Deshayes
5/8/20244 min temps de lecture
La gourme est l’une des maladies bactériennes les plus redoutées dans les écuries. Très contagieuse, elle peut rapidement affecter un grand nombre de chevaux si elle n’est pas prise en charge efficacement. Causée par la bactérie Streptococcus equi subsp. equi, cette affection touche principalement les jeunes chevaux, mais aucun cheval, même adulte, n’est totalement à l’abri.
Des symptômes qui peuvent être impressionnants :
Les signes cliniques de la gourme sont généralement marqués. La maladie débute par une forte fièvre, souvent supérieure à 39,5 °C, accompagnée d’une perte d’appétit et d’un abattement général. Très vite, un jetage nasal épais, purulent et parfois bilatéral s’installe.
L’un des signes les plus caractéristiques est le gonflement douloureux des ganglions sous-mandibulaires et rétropharyngiens. Ces derniers peuvent former des abcès qui finissent par percer et libérer du pus.
Cette évolution spectaculaire donne souvent à la maladie son aspect impressionnant, mais aussi son nom : « gourme » vient de l’ancien français gourmer, signifiant frapper violemment — en référence à l’impact brutal de la maladie sur l’état du cheval.
Dans certains cas, la gourme peut évoluer vers une forme plus grave, appelée gourme métastatique ou « gourme bâtarde », où les abcès se forment dans des organes internes, parfois plusieurs semaines après l’infection initiale.
Une contagiosité redoutable :
La bactérie responsable de la gourme se transmet très facilement par contact direct entre chevaux, mais aussi de façon indirecte : matériel contaminé, mains, vêtements, seaux, abreuvoirs... Elle peut survivre plusieurs semaines dans l’environnement, ce qui rend sa maîtrise d’autant plus difficile.
Un cheval infecté peut également devenir porteur asymptomatique, hébergeant la bactérie dans ses poches gutturales sans signes extérieurs, tout en restant contaminant pour les autres.
C’est cette combinaison de contagiosité élevée et de portage silencieux qui explique pourquoi un simple cas de gourme peut, sans mesures adaptées, conduire à une épidémie dans une écurie.
Que faire en cas de suspicion ?
Lorsqu’un cheval présente une fièvre associée à un jetage nasal épais et des ganglions enflés, la priorité est de l’isoler immédiatement du reste du groupe. Il faut ensuite contacter un vétérinaire qui confirmera le diagnostic par des analyses : prélèvements nasaux ou écouvillons des abcès, suivis d’une culture bactérienne ou d’une PCR.
Le traitement repose principalement sur des soins de soutien : anti-inflammatoires pour la fièvre et la douleur, alimentation adaptée, nettoyage des naseaux. L’utilisation d’antibiotiques fait débat : elle est parfois déconseillée en phase d’abcès formés, car elle peut retarder la maturation de ces derniers. Elle peut en revanche être utile dans les tout premiers stades ou chez des chevaux très affaiblis.
Le point crucial est la gestion du foyer : désinfection, quarantaine stricte, surveillance des autres chevaux, arrêt total des mouvements d’équidés, et nettoyage fréquent des zones de passage. Ces mesures doivent être maintenues plusieurs semaines après disparition des symptômes, le temps de s’assurer de l’élimination complète du germe.
La prévention : hygiène, vigilance et vaccination :
Comme pour la rhinopneumonie, la prévention de la gourme repose sur une bonne gestion sanitaire des structures équestres. Il est essentiel de mettre en quarantaine tout nouvel arrivant pendant au moins trois semaines, de désinfecter régulièrement le matériel et d’éviter le partage d’équipements entre chevaux.
Il existe également un vaccin contre la gourme, moins connu que d'autres, mais utile dans certaines situations à risque. Ce vaccin, administré par voie intramusculaire ou intranasale selon les produits, ne prévient pas toujours l’infection, mais réduit la sévérité des symptômes et la durée d’excrétion bactérienne.
Prix et protocoles de vaccination :
La vaccination contre la gourme est généralement réservée aux chevaux vivant dans des environnements à haut risque, comme les écuries sportives, les centres de reproduction ou les élevages.
Le protocole varie selon les marques, mais inclut généralement deux doses à 3 semaines d’intervalle et un rappel tous les 6 mois.
Le coût d’une injection est compris entre 35 et 55 euros, hors frais vétérinaires. Les vétérinaires peuvent recommander la vaccination en cas d’épidémie dans la région ou pour des chevaux souvent déplacés en compétition.
Les conseils vétérinaires :
Les vétérinaires insistent sur le fait que la gourme est trop souvent sous-estimée, alors qu’elle peut avoir des conséquences graves. Selon le Dr Claire T., vétérinaire équine en Charente-Maritime : « La rapidité de la réponse sanitaire est capitale. Si un cas est mal géré, c’est tout un site qui peut être paralysé pendant des semaines. »
Elle ajoute : « En cas de suspicion, il ne faut surtout pas attendre. Isolez, désinfectez, informez, et faites tester. Même un cheval qui ne présente plus de symptômes peut encore être contagieux. »
Une maladie ancienne, un défi toujours d'actualité :
Malgré les connaissances accumulées, la gourme reste une maladie capable de bouleverser la vie d’une écurie en quelques jours. Très contagieuse, parfois grave, elle nécessite des réactions rapides, une bonne information des professionnels et une hygiène rigoureuse. En Charente-Maritime comme ailleurs, elle rappelle que la santé équine est un équilibre fragile, à entretenir avec vigilance et solidarité.
image générée avec l'IA














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